« Leur Algérie » : l'histoire poignante d'immigrés algériens en France

Un nouveau documentaire, qui raconte la dure vie des immigrés algériens en France, vient de sortir. Il s’agit du film « Leur Algérie » réalisé par une jeune franco-algérienne, Lina Soualem. Après plus de trois ans de tournage en France et plus exactement Puy-de-Dôme, mais aussi en Algérie sa terre natale, le documentaire qui fera certainement parlé de lui est sorti dans les salles mercredi 13 octobre 2021.

Lina Soualem est une jeune réalisatrice franco-algérienne. Fille du comédien Zinedine Soualem et de l’actrice-réalisatrice Hiam Abbas, la réalisatrice a décidément le cinéma dans le sang. « J’ai fait des études d’histoire et de sciences politiques donc au départ je ne m’intéressais pas forcément au documentaire, que je connaissais mal. Mes deux parents étaient comédiens donc je connaissais le cinéma sous le prisme de la fiction. Finalement j’ai fait de la programmation dans des festivals, notamment en Argentine, dans un festival des droits de l’homme. A ce moment-là, j’ai découvert le genre documentaire. J’avais depuis longtemps l’envie de filmer ma grand-mère, qui me paraissait être une figure féminine très énigmatique. », a-t-elle confié à France 3 Auvergne-Rhône-Alpes qui a réalisé un long entretien avec elle.

Lina Soualem raconte…

Lina Soualem affirme qu’elle n’avait pas en projet de réaliser un documentaire sur ses grands-parents. L’idée l’a envahi après la séparation de ses deux grands parents qui se sont divorcé après plus de 60 ans de mariage. A travers ce film, elle a voulu raconter décrire la vie de la première génération d’émigrés post indépendance à travers l’histoire de ses grands-parents partis en France il y a plus de 60 ans.

« Je voulais rendre visibles les trajectoires de vie de mes grands-parents qui sont des personnes immigrées d’Algérie. Ce sont souvent des personnes qui sont référées en tant que masse, on parle toujours des immigrés, des réfugiés, des exilés, des musulmans de France. J’avais envie de m’intéresser à leur parcours intime, la manière dont le destin collectif dans lequel ils ont évolué a pu les affecter. Je voulais mettre en avant le silence qui existe autour de leur histoire, qui est lié à la douleur du déracinement. C’est quelque chose que j’ai découvert en faisant le film », a-t-elle confié.

Raconter « la grande Histoire à travers la petite histoire »

Et d’ajouter : « Je partais du constat d’une absence de transmission, d’une histoire algérienne que je ne connaissais pas dans l’intime alors que je l’étudiais à l’école. L’histoire intime est très absente du débat, du roman national. Ce sont des trajectoires de vie qui sont invisibles, marginalisées. Ce sont des gens qui ne se racontent pas, qui n’ont pas pu se raconter et qui ont dû rester discrets pour s’intégrer. Je voulais leur redonner la parole et remettre à l’honneur leur mémoire. C’est souvent une histoire qui est traitée comme étrangère à celle de la France alors que c’est une histoire complètement française. La France a passé 130 ans en Algérie. Ces immigrés ne venaient pas de nulle part. Leur histoire fait partie intégrante de celle de la France ».

Pour ce faire la réalisatrice a fait parler ses deux grands parents qui se sont confié à elle en remontant loin, très loin dans leurs souvenirs.

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