Mohand Harrache auteur de "La rose et la tempête" - Entretien

La Rose et la tempête, paru aux éditions Sydney Laurent (France) en mars 2022, est un roman engagé, entre découverte de soi et réflexions sociales, nous plonge dans le quotidien tourmenté de Karim, au milieu des années quatre-vingt-dix, dans une Algérie ensanglantée par le terrorisme intégriste. 

Entretien avec l'auteur du livre, Mohand Harrache.

Pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre parcours ?

Je m’appelle Mohand HARRACHE. Je suis né en 1969 dans un village de la commune d’AZAZGA (TIZI OZOU). Après des études d’ingénieur à l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou et quelques années sans un travail stable, j’ai quitté l’Algérie en 2001 pour m’installer en France.

Quel est votre rapport à la lecture, la littérature ?

Pendant mon enfance et mon adolescence, j’avoue que je me suis contenté des textes se trouvant dans les livres de français fournis par l’école et qui étaient riches en textes intéressants : on y trouve des extraits de romans de Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri, Émile Zola, Victor Hugo… Il faut dire aussi que je n’ai pas grandi dans un univers familial où le livre était présent.

Ce n’est que plus tard que je commençais à me procurer des livres. Je les achetais d’occasion au marché d’Azazga où un livre déjà  lu est échangé pour 10 dinars. J’ai commencé par dévorer les romans policiers d’Agatha Christie. Puis petit à petit, je commençais à m’intéresser à d’autres écrivains et à varier mes lectures : Mouloud Feraoun, Zola…

Pour l’écriture, j’ai toujours aimé manipuler les mots et jouer avec leurs sous-entendus. Dès mon adolescence, j’écrivais pour moi et pour le plaisir des petits billets sur tout ce qui me passait par la tête.

Pendant la décennie noire, quelques-unes de mes contributions ont été publiées par le journal « Le Matin » où je commençais à m’intéresser de près à ce qui se passait dans la société et aux décisions politiques prises.

Actuellement, mes lectures sont variées et je lis tout ce qui me passe par les mains et je ne m’interdis aucun domaine. Ne dit-on pas qu’il faut toutes les couleurs pour faire un arc-en-ciel. Tout ce qui concerne l’être humain m’intéresse : ses joies, ses peines, ses rêves, ses déceptions, ses combats, ses travers, ses amours, ses jalousies… Et c’est pour parler de tout ça que j’ai décidé de passer à l’écriture. En un mot, ce qui m’intéresse c’est la vie des gens.

Comment écrivez-vous ? Cette évolution à partir de l’éclosion du sujet et jusqu’à sa mise en écriture.

Quand j’ai une idée de sujet c’est que j’ai déjà une grande partie de l’histoire dans ma tête. Une fois le sujet choisi, j’élabore un plan pour les différents chapitres. Ce plan initial n’est jamais respecté car en commençant à écrire, d’autres idées me viennent, certains chapitres sont ajoutés d’autres modifiés en profondeur.

La  deuxième partie du travail qui commence une fois l’écriture de l’histoire terminée est  très importante et c’est une étape que j’apprécie particulièrement. J’apporte beaucoup de modifications lors de mes relectures. Les meilleures idées me viennent lorsque je me relis.

Qu'est-ce qui vous a inspiré pour écrire votre dernier livre ?

Écrire un roman dont l’histoire s’est déroulée pendant la décennie était une évidence pour moi. En effet, ayant  vécu cette période comme beaucoup d’algériens, le sujet s’est imposé tout seul.

Je sais que les historiens allaient écrire sur cette période difficile que l’Algérie a traversée mais moi, ce qui m’intéressais c’était la vie et le quotidien des algériens, leurs idées, leurs rêves, leurs angoisses, leur résistance, leurs contradictions. .. Je voulais raconter comment ils s’accrochaient à la vie malgré une situation intenable. Essayer de comprendre comment et pourquoi  la sauvagerie et la terreur ont pu s’installer en Algérie. Tout ceci est raconté dans mon roman à travers le quotidien de Karim, un jeune algérien.

Avez-vous une pratique d'écriture individuelle ? Avez-vous déjà participé à un concours littéraire ?

Travaillant toute la semaine, j’écris les soirs et les week-ends quand l’inspiration me vient. Je ne me force jamais à écrire.

Non je n’ai pas encore participé à un concours littéraire.

Quelle est votre première grande découverte littéraire ? Et votre dernier coup de cœur ?

La terre et le sang de mouloud  Feraoun. En lisant le livre, j’étais impressionné par sa manière de décrire la société kabyle de l’époque. Il l’avait fait avec une grande fidélité et sans complaisance.

Mon dernier coup de cœur est un thriller de Nicolas Beuglet « Le dernier message » où une organisation avait pour projet d’abrutir l’humanité par l’addiction à la facilité.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui hésiterait à se lancer dans l'édition ?

Je viens de sortir mon premier livre et je ne me vois donc  pas donner des conseils. Le Príncipe de base est d’avoir des choses intéressantes à dire, à raconter et avoir du plaisir à le faire.

Votre dernier mot

Je vous remercie de m’avoir donné  l’occasion de parler de mon livre.

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