« 25% des étudiants algériens veulent partir à l’étranger », selon un expert

Plus de 25% des étudiants veulent poursuivre leurs études supérieures à l’étranger. C’est ce qu’a révélé ce mercredi  un sociologue de l’éducation et de la migration. Il s’agit de Karim Khaled qui a affirmé dans un entretien accordé au journal Liberté que ce phénomène n’est pas nouveau en Algérie. 

« Une récente étude sur des jeunes Algériens nous montre que plus de 25% des étudiants désirent émigrer. Ce qui n’est pas étonnant ! Cette situation ne peut que confirmer ce que je qualifie d’habitus migratoires, c’est-à-dire avoir des prédispositions socialement acquises pour l’émigration, qui structurent toujours ce que j’appelle les foyers migratoires dormants. », a déclaré en effet le sociologue algérien.

Ce dernier affirme que ce désir d’aller poursuivre des études à l’étranger n’est nullement un fait nouveau aux étudiant algériens. « Vouloir faire des parcours scolaires à l’étranger n’est pas nouveau en Algérie. Il s’agit des stratégies d’investissement scolaire bien réfléchies par les familles algériennes. C’est une vieille tradition qui alimente les prédispositions migratoires des Algériens. Ce désir de faire des études à l’étranger est rendu visible par son ampleur ces dernières années. Certaines personnes ont agi de la même façon quant à cette question, puisqu’elles ont déjà investi ce créneau depuis longtemps. », explique t-il.

Des budgets colossaux investis

Concernant les raisons de ce phénomène qui prend de l’ampleur depuis quelques années, a-t-il fait d’ailleurs remarquer, Karim Khaled avance plusieurs paramètres. « Vous avez des facteurs endogènes et exogènes liés systémiquement, car on ne peut comprendre le phénomène de cette migration estudiantine sans comprendre, à la fois, les conditions d’émigration et d’immigration. », a-t-il indiqué. Et d’ajouter pour expliquer : « Actuellement, le marché international des compétences, qui est au profit des puissances économiques et politiques, profite de la faiblesse et même de la marginalisation caractérisée de la matière grise dans des pays du Sud qui n’ont pas encore réglé politiquement la construction de l’État de droit », a-t-il dit en sur le sujet.

Le même sociologue a indiqué par ailleurs que l’Algérie accuse des pertes colossales à cause de ces départs. « Des budgets colossaux investis tout au cours des parcours scolaires, qui se terminent globalement par des pertes sèches, puisque des milliers de ces jeunes partent. », a affirmé en effet Karim Khaled.

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