60 ans après le cessez-le-feu : Emmanuel Macron entre reconnaissance et repentance

Premier président français né après la guerre d’Algérie, Emmanuel Macron affiche encore une fois sa volonté de dépassionner et débloquer ce dossier lié à son histoire coloniale. "La vérité doit être de mise et l’histoire transmise", avait souligné le chef de l’Etat janvier dernier.

L'Algérie et la France sont intimement liés par l’Histoire, de la conquête et la colonisation de 1830 à la Guerre d’indépendance. Emmanuel Macron est allé plus loin en demandant à Benjamin Stora de l'éclairer sur ces sujets. Il cherche une vision plus panoramique et apaisée de ce sujet complexe et sensible. L'historien lui a remis un rapport complet sur la question de la guerre en Algérie, il y a un peu plus d'un an.

Tout au long de son mandat, il n’a cessé, à maintes reprises, de rasséréner les relations bilatérales entre les deux pays, intimement liés par l’Histoire, de la conquête et la colonisation de 1830 à la Guerre d’indépendance. M. Stora propose alors d’apaiser les mémoires rivales autour de la guerre d’Algérie. [the_ad id="7305"] L'historien estime que le passage d’une mémoire communautarisée à une mémoire commune garantit une meilleure cohésion nationale.

Réconciliation mémorielle

Au nom de la réconciliation mémorielle, le quinquennat d'Emmanuel Macron est marqué par le pardon, la réparation et la reconnaissance envers et pour un passé qui devient de plus en plus un fardeau pour la mémoire collective. Premier président français né après la guerre d’Algérie, il a toujours affiché sa volonté de dépassionner et débloquer ce dossier.

Faisant suite au rapport sur la colonisation et la guerre d’Algérie (1954-1962) que l’historien Benjamin Stora lui a remis, Emmanuel Macron a déclaré que la fusillade de la rue d’Isly est «impardonnable pour la République». Il a reconnu le 26 janvier dernier que le 26 mars 1962 ce fut un jour de massacre à Alger.

La reconnaissance, mais pas repentance !

"Depuis, une quinzaine de mes préconisations ont été réalisées, notamment le pardon aux harkis, la reconnaissance de la disparition de certains dirigeants algériens, La fusillade d'Algériens favorables à l'Algérie française, rue d’Isly, à Alger,le 26 mars 1962; le massacre d'Algériens du FLN le 17 octobre 1961, à Paris,etc. [the_ad id="7305"] Il a été réalisé en un an ce qui n'avait pas été réalisé en 60 ans. C'est considérable", avait déclarer Emmanuel Macron.

Avant d'ajouter : "Mon travail est là : affronter la réalité et en faire des gestes concerts et ne pas se réfugier dans des disputes idéologiques abstraites. [the_ad id="7305"] Il ne s'agit pas de tomber dans des pièges comme la repentance mais d'exprimer des faits, les reconnaître et avancer. Non pas pour être dans la rumination mais pour essayer de construire de quelque chose ensemble."

Hommage de Macron à Feraoun

Le président français Emmanuel Macron a décidé de rendre hommage à Mouloud Feraoun. Le 15 mars 1962, les membres de l'OAS ont lâchement assassiné l’écrivain et instituer algérien a été froidement assassiné en compagnie de 5 de ses compagnons.

Emmanuel Macron a demandé donc à son ambassadeur en Algérie, François Gouyette, de déposer, ce mardi 15 mars, une gerbe de fleurs à la mémoire de ces martyrs. Cette commémoration était devant la stèle érigée sur les lieux du drame, à El Biar (Alger), commis il y a soixante ans.

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