Algérie : comment éradiquer le marché noir des devises ?

Un chiffre important de devise circule sans aucune traçabilité dans le marché parallèle en Algérie. Pas moins de 90 milliards de dollars sont en libre circulation et d’une manière incontrôlable, selon les déclarations du président de la République Abdelmadjid Tebboune.

Ainsi, pour stopper ce fléau, le gouvernement a décidé d’éradiquer le marché noir des devises. Quelle stratégie ? Algérie Expat vous apporte des éléments de réponse dans cet article.

En effet, pour détenir des statistiques exactes sur le montant de devises qui circule dans le pays, le gouvernement algérien a pris la décision de drainer la liquidité du marché noir et l’installer dans les banques (marché officiel).

Imposition de paiement par chèque

À partir du 1er janvier 2023, le gouvernement aura recours à l'imposition de chèques comme moyen de paiement d'argent « pièces et papiers » dans certains domaines. Et ce, comme un nouveau mécanisme qui s'inscrit dans le cadre des efforts pour parvenir à l'inclusion financière et fiscale.  Le but est de protéger l’économie nationale en restaurant les « capitaux du marché noir », estimés à 90 milliards de dollars. Cela permet également de réduire les risques d'utilisation de faux billets.

Ainsi, conformément à ce qui est inclus dans le projet de loi de finances de 2023, et dans l'aspect lié à l'inclusion financière et fiscale, le paiement des impôts se fera par voie bancaire en fixant le plafond à un million de dinars.

L’avis des experts en économie

Les experts soulignent la nécessité et l'importance d'utiliser l'instrument ou les cartes électroniques pour toutes les transactions financières qui dépassent 100 millions de centimes, et ils y voient la meilleure solution pour éviter la croissance du marché parallèle.

Dans une déclaration à Echorouk, l'expert en économie Slimane Nasser, estime que « les autorités sont obligées aujourd'hui d'aller vers l'obligation du chèque et des cartes électroniques au lieu des pièces et des billets dans les transactions ».

Et d’ajouter : « Les autorités doivent concrétiser la décision sur le terrain et non en faire une simple expérience ratée. Et ce, à l'image des tentatives qui ont été faites à l'époque du régime précédent, les années 2005, 2010 et 2015, où les transactions normales en espèces étaient plafonnées à un million de dinars et 4 millions de dinars pour les transactions immobilières, mais elles n'ont pas vu le jour sur le terrain. »

Slimane Nasser a mis l’accent sur l’importance de gagner la confiance des utilisateurs des cartes bancaires et électroniques. « Il faut donner des garanties à leurs utilisateurs pour leur redonner confiance et d'améliorer les services bancaires ».

Et d’ajouter dans la même optique que «  les autorités sont désormais obligées de fournir des dispositifs de paiement électronique multilatéraux et inciter les citoyens à utiliser progressivement le paiement électronique dans certains secteurs et, plus tard, à toutes les transactions ».

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