Algérie Ferries Marseille : les voyageurs algériens ont en marre !

L’agence d’Algérie Ferries à Marseille connait depuis quelques semaines, une forte pression des usagers. Des files interminables se forment chaque jour devant ces boutiques qui vendent les précieux billets de bateau pour l’Algérie. Des scènes désolantes sont enregistrées, bousculades, altercations, escarmouches et dernièrement gaz lacrymogènes.

Les expatriés algériens en France n’en peuvent plus de l’éloignement. Certains d’entre eux, n’ont pas remis les pieds au bled depuis plus de deux ans. Pour cet été, tout le monde tient à rentrer. Les vacances d’été et l’Aid al-Adha au pays auprès de la famille et des proches, la plupart des algériens ne peut pas s’en passer.

En France, c’est la ruée sur les agences commerciales d’Algérie Ferries. Le site de réservation est submergé par les demandes.  Il est la plupart du temps, saturé et inaccessible. Les usagers n’ont d’autres alternatives que de tenter leur chance au niveau des agences.

"Je me sens maltraitée"...

A Marseille, comme à Paris et Lyon, les longues files d’attentes devant les agences d’Algérie Ferries n’en finissent pas depuis deux semaines. Les Algériens viennent des quatre coins de la France pour réserver une place vers l’Algérie. « On est là, moi personnellement, depuis 7h30. Il y en a qui sont arrivés plus tôt, il y en a qui ont dormi ici. On attend et on nous dit que ça ne va peut-être pas ouvrir», raconte à RFI, Myriam, une Algérienne originaire de Corse, rencontrée devant les locaux fermés d’Algérie Ferries.

La jeune femme affirme qu’elle n’a pas pu acheter de billet à distance. « Par téléphone, ils ne répondent pas. Par internet, le site est saturé. J’ai fait un mail, on ne m’a pas répondu. Donc, j’ai pris l’avion et je suis venue. Je me sens maltraitée parce qu’on essaie de faire les choses à peu près correctement. On nous a dit de faire des listes, avec des numéros, avec des noms. On attend et en fait, rien ne se passe. Je n’ai pas mangé depuis ce matin, j’ai les cheveux en l’air. Franchement, c’est épuisant, juste pour un billet, » déplore Myriam.

Des clients gazés à lacrymogènes

Certains clients attendent même jour et nuit devant l’agence, dormant dans leur voiture ou sur le trottoir, afin d'obtenir un ticket. "Passer la nuit devant une boutique pour prendre un billet, ça devient du grand n'importe quoi. On en a marre, on ne comprend pas, on ne nous donne aucune explication. Ils ouvrent et ferment quand ils veulent, plus personne ne les croit", dénonce une femme d'une quarantaine d'années au micro de BFM.

Mercredi dernier, les ressortissants algériens établis en France ont eu droit à un traitement pour le moins indigne devant l’agence Algérie Ferries de Marseille. Des usagers ont été tout simplement, gazés par des agents de la police française.

« J’étais dedans, face à la police. Tellement il y avait des gens qui poussaient et on ne pouvait pas reculer. On nous a gazés comme des délinquants. Moi, j’ai vu au minimum deux ou trois femmes qui sont tombées », témoigne Chérif, au micro de BFM.

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