Crise de l'automobile en Algérie : un expert accuse le lobby français

Le marché algérien de l'automobile s'enfonce dans une crise endémique. Les spécialistes et autres professionnels du secteur sont sceptiques quant à sa relance immédiate. C’est le cas de l'économiste Fares Mesdour qui de vient de pointer du doigt les grandes marques automobiles françaises. 

Le dénouement de la crise de l'automobile en Algérie se fait attendre. En effet, depuis plus de trois ans, l’acquisition d'une voiture neuve se complique de plus en plus pour les Algériens. Même l'achat d'une voiture d'occasion n'est pas à la portée de tout le monde. Le marché des véhicules connait en effet une inflation sans précédent.

Dès son arrivée au pouvoir en décembre 2019, Abdelmadjid Tebboune a admis que le dossier de l'importation des véhicules est très compliqué et nécessite une étude approfondie. La raison évoquée à l'époque était de « préserver les réserves de change ». A ce jour, l'Algérie tarde à mettre sur pied une vraie industrie automobile.

Débloquer le secteur de l'automobile

Les concessionnaires sont au pied de mur depuis l’arrêt de l'importation et la fermeture des usines de montage. Une situation qui préoccupe aussi bien les pouvoirs publics que les opérateurs économiques et spécialistes du secteur.

Dans une déclaration au journal arabophone « Akhbar Al-Watan », l'économiste Fares Mesdour invite le gouvernement algérien à se pencher sérieusement pour débloquer le secteur de l'automobile. Selon lui, « il est inconcevable de parler de l'importation et la dissocier de la fabrication de véhicules ».

« Le gouvernement algérien doit lancer les deux voies simultanément, c'est-à-dire en parallèle l'une de l'autre. La première réinitialiserait le marché pour une certaine période. La seconde serait le soutien et le principal moteur de l'économie nationale », estime-t-il.

« Manœuvres malsaines » des constructeurs français

Il est à noter que, pour tenter de trouver une issue à cette crise endémique, l'Algérie est rentré en négociation avec des constructeurs automobiles de renommée internationale. Mais, le professeur Mesdour reste sceptique et pointe du doigt les « manœuvres malsaines » des grosses marques françaises. « Le dossier de l'importation ou du montage de voitures ne verra pas le jour », précise-t-il, avant d'arguer : « les lobbies des marques françaises cherchent à lui faire obstruction pour s'y tailler la part du lion ».

Pour cela, l'ex candidat à la présidentielle de 2019 plaide pour « l'ouverture d'une enquête approfondie sur la question » afin de trouver des solutions. Selon lui, ces marques françaises « veulent la main mise sur le secteur et cherchent à renforcer la dépendance de l'Algérie à leur égard ».

A l'issue de son allocution, le professeur Mesdour a plaidé pour la diversification de partenariats avec les partenaires étrangers. « Il est nécessaire d’œuvrer pour la mise en place de partenariats multiples avec des marques internationales dans ce domaine. Ceci permettra à l'Algérie d'interagir avec elles et de progresser dans ce domaine », a-t-il conclue.

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