Fatima Bedar : la triste histoire d'une Algérienne de 15 ans noyée dans la Seine en 1961

Après avoir érigé une sépulture à son nom il y a quelques années, la ville de Stains en France envisage de construire un collège qui sera également baptisé au nom de Fatima Bedar. Il s’agit d’une jeune collégienne tuée lors des massacres du 17 octobre 1961. La pose de la première pierre de cet édifice public dédié à cette martyre algérienne est prévue pour ce dimanche 17 octobre 2021.

Fatima Bedar est née le 5 août 1946 à Tichy, dans la wilaya de Bejaia, en Kabylie. En compagnie de sa mère, elle s’est rendue à Paris pour rejoindre son père, employé en France depuis 1951. Dans la capitale française, elle fréquentera le collège de Stains (Seine St-Denis). Très jeune, elle s'inscrit dans les rangs de la Fédération de France du FLN.

C’est ainsi qu’elle n’a pas hésité à répondre à l’appel pour la manifestation du 17 octobre 1961 à Paris. Une marche pacifique était prévue à l’occasion par les émigrés algériens pour réclamer notamment leur indépendance. Cette manifestation à laquelle ont pris part des milliers d’algériens a été durement réprimée par la police française. Bilan : plus de 200 morts et des centaines de blessés.

Son corps repêché deux semaines après

Parmi les victimes figure cette jeune collégienne qui a été, à l’instar d’autres manifestants, jetée dans la Seine. Son corps n’a été retrouvé que le 31 octobre 1961. Le cadavre, en décomposition avancé, a été enterré dans un cimetière à Paris. Ce n’est que en 2006 que ses compatriotes ont transféré ses ossements dans la localité natale pour y être ré-inhumés.

Un hommage lui a été rendu en 2017 par les autorités locales de Bejaïa à l’occasion de la commémoration 56e anniversaires de ces massacres. En France, une sépulture a été érigée à son nom dans la ville de Stains. La même ville projette de lui dédier un collège dont la première pierre sera posée ce dimanche 17 octobre 2021, a indiqué le journal El Watan dans sa livraison du 10 octobre dernier.  C’est dire en somme que cette jeune fille restera à jamais dans la mémoire collective tant en Algérie qu’en France.

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