France : derrière la pluie de sable, l'effet boomerang algérien


Au total, 17 essais nucléaires aériens et souterrains ont été effectués, entre Février 1960 et Février 1967 en Algérie. Il y a 62 ans, la France faisait exploser sa première bombe atomique dans le Sahara algérien.

La première d'une longue série d'essais nucléaires aux conséquences désastreuses sur la population locale et sur l'environnement. C'était dans la région de Reggane et dans les cavités du massif du Hoggar.

La poussière de sable légèrement radioactive ayant touché la France porte la marque des essais menés par l'Hexagone dans les années 1960.

C'est l'arroseur arrosé. Soixante ans après avoir mené des essais nucléaires en Algérie, la France reçoit par les airs... un nuage de sable radioactif. Poussées par les vents, les poussières observées ces dernières semaines proviennent bien du Sahara, précise l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. Une zone dans laquelle les sols restent marqués par les retombées issues de l'ensemble des essais nucléaires atmosphériques effectués dans les années 1960.

"Les analyses indiquent clairement la présence de césium-137", confirme l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest. Or ce radioélément artificiel n'est pas présent naturellement dans le sable. Il s'agit d'un produit de fission. Les doses reçues par la population française resteront négligeables, précisent les experts de l'atome.

Mais la responsabilité de la France dans la contamination du désert algérien nous revient comme un élastique dans la figure. Entre 1960 et 1966, l'armée française y a mené 17 essais. Sur place, nos troupes ont laissé des avions et des chars contaminés enterrés dans des fosses.

"De la matière radioactive gît encore dans le fond de galeries souterraines, avertit un rapport récent de la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires soulignant que "l'opacité règne sur le volume total de déchets nucléaires militaires abandonnés par la France en Algérie comme en Polynésie". Un travail d'évaluation est aujourd'hui nécessaire. Pas seulement pour des questions d'éthique. Le contribuable pourrait bien un jour devoir payer la facture.

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