La Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) en France a publié ce jeudi 8 juillet, son rapport annuel sur la lutte contre le racisme. La commission dresse un état des lieux contrasté sur l’ancrage des préjugés racistes au sein de la société française. Il en ressort que 33 % des répondants estiment que « les enfants d’immigrés nés en France ne sont pas vraiment français ».
La CNCDH a réalisé ce sondage en ligne en raison du contexte sanitaire. Le rapport montre que les actes racistes ont diminué de 26 % en France par rapport à 2019. Entre 2019 et 2020, les actes à caractère racistes et xénophobes constatés ont largement diminué, passant de 1.983 faits répertoriés à 1.461 l’année dernière. Les faits antisémites enregistrés ont, eux, diminué de moitié en un an.
En chiffres, 33 % personnes interrogées estiment que « les enfants d’immigrés nés en France ne sont pas vraiment français » alors qu’ils étaient 40 % en 2019. Ce qui représente quand même, un recul de 7 %.
Par ailleurs, 59 % des répondants pensent que « l’islam est une menace contre l’identité de la France », contre 62 % en 2019. 45 % des sondés pensent que « les juifs ont un rapport particulier à l’argent » (48 % en 2019).
Principaux résultats de sondage
- En 2020, la tolérance à l’égard des minorités a progressé au sein de la population française par rapport à l’année précédente.
- Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur compilés par la CNCDH, 1.461 faits racistes ont été recensés en 2020, contre 1.983 faits en 2019.
- En revanche, les actes anti-musulmans constatés par les forces de l’ordre – en particulier les menaces – progressent pour la deuxième année consécutive, et de manière importante (+52 %).
- La pandémie de Covid-19 a par ailleurs accru le racisme anti-asiatique en France.
Les actes anti-musulmans flambent
Le rapport de CNCDH renseigne sur une hausse très importante des actes racistes visant la communauté musulmane en France. Les faits anti-musulmans ont augmenté de 52 % sur l’ensemble de l’année 2020. Au total, ces actes islamophobes – principalement des menaces, précise la CNCDH – représentent 16 % de l’ensemble des faits racistes relevés par le ministère de l’Intérieur, contre 8 % en 2019.
Ce phénomène pourrait s’expliquer par le « contexte favorisant […] une stigmatisation des musulmans : forte dénonciation du « séparatisme » à partir du mois de septembre et retombées du meurtre de Samuel Paty à partir de la fin du mois d’octobre, » explique les élaborateurs dudit rapport.