Navires quasi-vides d'Algérie Ferries : que s'est-il réellement passé ?

L'affaire du navire d'Algérie Ferries qui a fait la traversée Marseille-Alger à moitié vide, ne semble pas avoir livré tous ses secrets. Des révélations ne sont pas à écarter dans ce scandale qui a fait tomber des têtes au sein du transporteur maritime dont son directeur général, limogé et placé en détention provisoire. 

Alors que des ressortissants algériens se bousculaient et se donnaient des coudes, devant les agence d'Algérie Ferries en France, afin d'acheter un billet pour entrer au pays, les bateaux de cette compagnie ont effectué des traversées pratiquement à vide, durant ces derniers jours.

C'est le cas de la traversée Marseille-Alger du 2 juin dernier, « qui n’a transporté que 72 personnes et 25 véhicules, alors que sa capacité est de 1800 personnes et plus de 600 véhicules et que la demande sur la billetterie était très forte ».  Un internaute et le député de la wilaya d’Oran, Kada Nadjadi, ont également soulevé  le cas du ferry Tassili II qui était arrivé  à Skikda, selon eux, avec 22 véhicules seulement.

Les internautes scandalisés

Le journal arabophone a fait état de son coté le 3 juin dernier d'une liaison opérée par le navire Badji Mokhtar III de Marseille à Alger avec 75 voyageurs à bord, alors que le bateau de Corsica Linea est arrivé au port d’Alger le même jour avec 1000 passagers.

Ces traversées ont scandalisé les ressortissants algériens qui n'ont pas hésité à exprimer leur colère. Par ailleurs, cela n'a pas laissé indifférentes les autorités algériennes qui ont décidé de limoger le directeur de la compagnie maritime, Kamel Issad et son directeur commercial Kamel Idallia. Ces deux dernier ont été par la suite placés en détention provisoire.

Un député défend l'ancien directeur d'Algérie Ferries

Il faut dire que la décision de limoger l'ancien directeur n'a pas fait l'unanimité. Le député de l'émigration Abdelwahab Yagoubi, qui dit avoir côtoyé l'homme, affirme que le départ de Kamel Issad est une perte pour la compagnie. Pour le député, ce dernier est un gestionnaire qui possède « une grande efficacité en management, une expérience réussie de commercial de prestations de services de transport et une expertise confirmée dans son domaine après des années d’activités en tant que commandant de bord. Sa connaissance précise de l'entreprise, de ses clients, de ses salariés et de ses partenaires est évidente ».

Autrement dit, on peut reprocher tout au désormais ex-directeur d'Algérie Ferries sauf une mauvaise gestion. A vrai dire, des indiscrétions parlent en fait d'un acte délibéré de sabotage qui a ciblé la personne de l'ancien directeur et son entourage.

S'agit-il d'un acte de sabotage délibéré ?

Selon les mêmes sources, des « énergumènes ont fait exprès de faire voyager ces navires à vide pour provoquer le colère des autorités contre les responsables de la compagnie ». Ne se contentant pas de ça, les mêmes individus auraient crée délibérément des bugs informatiques pour saborder les réservation en ligne et pousser ainsi les voyageurs à se converger vers les agences de voyage. Et du coup créer des situations de pagaye.

S'il s'avère être le cas, « ces saboteurs » ont bien réussit le coup, puisque leurs principales cibles sont non seulement limogées, mais également derrière les barreaux.

Mauvaise gestion ou acte de sabotage : la justice lèvera le voile

C'est dire en somme que des zones d'ombre demeurent entières dans ce dossier. Seule la justice réussira à mettre la lumière sur cette affaire qui a causé, en parallèle, des désagréments pour les ressortissants algériens voulant obtenir un billet de bateau. Ces derniers souhaitent d'ailleurs que de telles situations ne se répètent plus jamais.

Pour ce faire, il est clair qu'un changement radicale s'impose au sein de la compagnie maritime algérienne et ce pour permettre une gestion sans faille des traversées et surtout éviter des conflits internes dont les voyageurs paient souvent les conséquences.

 

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