Biennale de Venise : l'artiste franco-algérienne Zineb Sedira primée

Après l'avoir fait à deux reprises (2001 et 2011), Zineb Sedira est revenue cette année pour occuper le pavillon de la France lors de la 59e Biennale de Venise. C’est la première fois qu’une artiste d’origine algérienne, avec « Les Rêves n’ont pas de titre », anime l’espace réservé à la France. Les œuvres émouvantes de Zineb Sedira ont reçu une « mention spéciale » du jury.

Les visiteurs sont immergés dans l'installation cinématographique de Zineb Sedira dès leur entrée dans le pavillon français. Ils sont transportés dans le temps grâce aux éléments architecturaux des années 1960. En effet, l'exposition évocatrice de l'artiste dans le film de 23 minutes commence par la passion de Sedira pour le cinéma de cette période qui l'a vue naître.

C'est l'un des pavillons les plus populaires lors des premières journées d'avant-première de l'événement mondial de l'art, l'exposition de Zineb Sedira, "Les Rêves n'ont pas de titre" (2022). L'artiste d'origine algérienne propose une installation cinématographique émouvante basée sur les films militants des années 1960 et 1970 coproduits par la France, l'Italie et l'Algérie.

Reconstituer ainsi le sens de la communauté

A ce sujet, concernant son nouveau travail, dit Sedira, est aussi un hommage à "la bataille d'Alger" (1966), réalisé par Pontecorvo, qui a remporté le Lion d'or au Festival du film de Venise cette année-là. En faisant référence à ces vieux films, Sedira reconstitue ainsi le sens de la communauté et l'esprit qui ont permis la production de ces classiques.

Grâce aux œuvres émouvantes de l'artiste algérienne d'origine parisienne Zineb Sedira, le pavillon français, qui présente les , a reçu une « mention spéciale » du jury de la 59e Biennale de Venise.

"C'est avant tout une reconnaissance du travail de Zineb Sedira, et de tous les artistes et commissaires qui travaillent dans un esprit de solidarité et de générosité", ont déclaré les commissaires Till Fellrath et Sam Bardouil. "Nous sommes ravis que le jury et le public aient ressenti les couches complexes qui sous-tendent cette puissante installation.", poursuivent-ils

Se souvenir du passé dans le présent

Sa projection aborde les sujets du colonialisme, de l'exil, du racisme et de la discrimination de manière subtile et ludique. Pour Sedira, c'est une façon de se souvenir du passé dans le présent en retraçant ce grand amour tout au long de sa vie.

Zineb a montré comment le genre du film lui a permis de ressentir un sentiment d'appartenance, de communauté, de solidarité avec ceux du passé et du présent, ces liens familiaux encore en Algérie et ceux en France. "Je me suis réfugié en regardant des films, puis j'ai créé le mien", raconte Zineb Sedira pendant le film.

À la fin du film, le public la voit danser joyeusement, tout simplement danser, tout en enfilant une robe jaune comme si, d'une manière ou d'une autre, grâce à l'art, elle avait transcendé les fantômes du passé.

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