Fazia Saheb : "L’écriture fait presque partie intégrante de moi-même"

Fazia Saheb, professeure de lettres françaises retraitée, est revenue à ses passions de jeunesse : l’écriture et l’art. Elle nous parle dans cette interview de ses rapports à la lecture et à la littérature. Fazia Saheb nous parle surtout de son livre « Hayet, une faille, une vie », un roman qui relate une histoire vraie qui l’a profondément bouleversée.

Pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre parcours ?

Saheb Fazia, professeur de lettres françaises à Tizi-Ouzou (Algérie). Après une retraite anticipée, je suis revenue à « mes amours » de jeunesse, à savoir, l’écriture et l’art , plus précisément, l’artisanat de vannerie fine. Je vis entre l’Algérie, ma patrie de naissance et la France, ma patrie de cœur.

Qu’est ce qui vous a inspiré pour écrire votre dernier livre ?

Auteure de deux livres, un récit de réminiscences d’un pan de mon enfance « Entre, je vais te conter la dechra de ma grand-mère » et un récit tiré d’une histoire vraie « Hayet, une faille, une vie » .

C’est l’histoire d’une jeune fille sortie indemne du séisme de 2003, qui a secoué, sans jeu de mot, la ville Bordj-Ménaiel dont est native Hayet, personnage central du livre.

Cette histoire m’a doublement touchée, d’une part , Hayet est ma cousine germaine et d’autre part, écrire ce livre est une façon de sensibiliser le lecteur sur le fait que l’Algérie est un pays sismique…

Quel est votre rapport à la lecture et à la littérature ?

Mon rapport à la littérature a un lien direct avec mon entourage. Ma maman me racontait les contes d’Andersson et ceux de Perrault  les milles et une nuits, pour ne citer que ces derniers !

Ma grand- mère, dans son dialecte atypique, me contait , quant à elle, les histoires de Djeha, de Loundja, etc. Mon papa possédait une bibliothèque  foisonnant  de livres en langue arabe et en langue française .

J’en garde quelques uns, jalousement !

Existe-il plus bel héritage intellectuel que de recevoir quelques ouvrages d’une personne jadis aimée, aujourd’hui disparue ? Tenir entre ses mains le livre qu’elle a tenu, parcourir les pages de ce livre, mot à mot, rire à l’endroit où elle a pu rire, réfléchir,  imaginer ou peut- être, pleurer !

Mon rapport à la lecture et à la littérature, je le puise du legs de mes parents qui m’ont donné le respect du livre que j’effleure délicatement comme une douce caresse parentale

Comment écrivez vous ? Cette évolution à partir de l’éclosion du sujet et jusqu’à sa mise en écriture ?

L’écriture fait presque partie intégrante de moi-même. Je peux écrire un texte à partir d’une photo, d’une image ; écrire une prose à la vue d’un paysage, d’un tableau ; écrire un poème en hommage à une personne…

Ecrire est pour moi une thérapie intellectuelle, cela irrigue mes neurones, un passe temps salvateur auquel je m’accroche telle une marcescence aux mots.

Avez-vous une pratique d’écriture individuelle ? Avez-vous déjà participé à un concours littéraire ?

J’écris quand l’inspiration se présente. Je viens de m’inscrire à la candidature pour participer au concours du prix du président de la république de littérature et de langue amazigh pour la traduction de mon livre « Hayet, une faille, une vie ».

Quelle est votre première grande découverte littéraire et votre dernier coup de cœur ?

Une pléthore de livres confondus m’ont fait aimer la littérature. Mon dernier coup de cœur « les heures souterraines » de Delphine De Vigan.

Quels conseils donneriez- vous à une personne qui hésiterait à se lancer dans l’édition .

Il suffit de le vouloir…

Votre dernier mot.

Je vous remercie de me donner l’opportunité de parler de mes livres. Au passage, outre la lecture et l’écriture, je m’adonne à une autre passion , celle de l’art artisanal, particulièrement à l’artisanat de la vannerie fine que je confectionne et que j’enjolive sous forme de tableaux .

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