Désintox. Non, le nombre d’Algériens en France n’est pas de 7 millions

Quel est réellement, le nombre d’Algériens établis en France ? Entre fausses rumeurs, intox et absence de statistiques officielles, le chiffre grimpe et baisse en fonction du contexte. Selon la mouvance de l’extrême droite, le nombre d’Algériens établis en France se situe entre « 6 et 7 millions ». Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a également évoqué, en 2020, le chiffre de « 6 millions » d’Algériens vivant dans l’hexagone. Mais qu’en est-il vraiment ?

Selon Patrick Simon, chercheur à l'Institut national d'études démographiques (Ined), cité par France Info, le nombre d’Algériens en France « est en dessous des trois millions quoiqu'il arrive ». Le spécialiste explique que les immigrés algériens, nés en Algérie et établis en France, étaient de 871 000 personnes en 2020.

« Si on prend en compte leurs enfants nés en France avec un des deux parents immigrés algériens, cela fait au total deux millions. Et même en ajoutant leurs petits-enfants, on est très loin des six millions », précise la même source.

Il va sans dire, que ce chiffre n’inclut pas les Algériens qui vivent en situation irrégulière en France. Ils seraient entre 50 000 à 100 000, selon certaines estimations. Le potentiel candidat à la présidentielle 2022, Eric Zemmour, a parlé récemment de plus de 400 000.

Une guerre de chiffres

Cette guerre des chiffres rappelle une nouvelle fois la difficulté d’évaluer le nombre de résidents de nationalité algérienne en France. Car il est interdit par la loi française de recenser les populations par religion ou ethnie.

Les politiciens de l'extrême droite, à l’image d’Eric Zemmour et Marine Le Pen, avancent souvent des chiffres disproportionnés d'Algériens vivant en France. Ils reprennent souvent le chiffre des 7 millions d’Algériens en France pour dénoncer une immigration algérienne massive.

Le chef de l’Etat algérien Abdelmajid Tebboune a lui-même indiqué, sur France 24, en juillet 2020, qu'il y a «  près de six millions d'Algériens qui vivent en France ». Et c’était surtout, pour illustrer le poids de la diaspora algérienne en France et son énorme potentiel pour l’Algérie.

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