Frais d’inscription à l’université en France : la détresse d’une étudiante algérienne (Témoignage)

La hausse exorbitante des frais d’inscriptions dans les universités françaises pèse lourdement sur les étudiants algériens. Ces derniers devront payer 16 fois plus que leurs homologues européens pour avoir le droit de s’asseoir sur les bancs de la même université française. Il s’agit clairement d’une atteinte au «  droit à un égal accès à la formation », indique Malika, étudiante en master qui a obtenu son visa d’étude en septembre.

L’étudiante algérienne de 23 ans qui souhaite effectuer son master de communication en France,  a été très vite déchantée par les frais exorbitants d’inscription à l’université de Lille. « C’est tout simplement inaccessible. Je ne peux pas me permettre de payer prés de 4 000 euros pour un master. C’est une somme beaucoup trop importante pour moi », estime-t-elle.

« Ma famille a dû s’endetter »

Après une longue hésitation et plusieurs tentatives pour bénéficier d’une exonération, Malika s’est résignée à financer ses études au prix fort. « Pour venir en France, ma famille a dû s’endetter. Je veux surtout acquérir un bon niveau d’études », témoigne-t-elle. Ajoutant : « Je crains ne pas pouvoir payer ma deuxième année de master ».

Malika explique que son rêve a toujours été de poursuivre ses études dans une université française. « J’ai fait mes démarches sur le site  Campus France via la plateforme “Etudes en France”. C’était un vrai parcours de combattant. Je pensais que tous mes problèmes seraient finis, une fois mon visa d’études obtenu. Finalement, c’est tout  le contraire », déplore-t-elle.

Trouver un job étudiant

La jeune étudiante algérienne part mal préparée en France. Elle dit être consciente des contraintes qui l’attendent. En plus des frais scolaires, elle devra aussi s’acquitter du loyer, car elle n’a pas pu obtenir un logement Crous. Les frais supplémentaires sont importants. Elle en a bien conscience.

« Pour le moment, je loge chez une amie de la famille qui m’a proposé son aide. Mais, je ne pourrais rester que quelques semaines », raconte-t-elle. « Je dois très vite trouver un job étudiant pour pouvoir subvenir à mes besoins et surtout pouvoir louer en collocation. Ensuite, on verra !», dira-t-elle d’un ton débité.

L’étudiante algérienne qui effectuera sa rentrée tardive le 16 octobre prochain, conclut que la France a décidé d’attirer « les étudiants les plus riches et, en même temps, écarter les plus pauvres ».

A noter que cette reforme validée en mai dernier, par le conseil constitutionnel en France, impose aux étudiants venant de pays non-membres de l’Union européenne de s’acquitter de frais d’inscription de 2 770 euros en licence et de 3 770 euros en master, contre respectivement 170 et 243 euros pour les jeunes Européens.

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