Réduction des visas : la France assume son chantage

La politique du chantage aux visas appliquée par la France contre les pays maghrébins, est pleinement assumée par le gouvernement. Cette fois, c’est le ministre de l’intérieur Gérald Moussa Darmanin, qui reconnait que cette décision avait été prise « il y a un an ».

Le ministre français reproche au Maroc, la Tunisie et notamment l’Algérie de refuser d’accueillir leurs ressortissants expulsés de France.  Donc, la réduction du nombre des visas octroyés à ces pays est une sanction pour leur non-coopération.

Selon Darmanin, cette nouvelle politique s’explique par la volonté de forcer ces trois pays du Maghreb à récupérer leurs ressortissants quand la France les expulse. « On va le faire au cas pas cas. Ça dépendra de la relation qu’on aura avec ces pays », explique le ministre de l’intérieur. Précisant que « l’idée c’est de faire un visa sur deux », c'est-à-dire une réduction de 50 % des visas accordés habituellement aux Algériens, Marocains et Tunisiens.

Des visas contre des laissez-passer consulaires

Le ministre aux origines algériennes justifie cette mesure par le fait que « les états maghrébins ne veulent pas revenir à la situation d’avant Covid », concernant les expulsions. « C’est pour ça qu’on hausse le ton, » indique-t-il.

La France attend que  les pays maghrébins accélèrent  les délivrances des laissez-passer consulaires, document nécessaire pour expulser des ressortissants vers leurs pays d’origine. « On leur dit tant que vous ne reprenez pas vos compatriotes, on n’accepte pas vos compatriotes », a résumé Darmanin. Des visas contre des laissez-passer consulaires.

« On le fait parce qu’une partie des compatriotes Algériens, Marocains, Tunisiens qui sont sur le sol français ne sont plus acceptés par ces pays soit parce que ce sont des personnes qui sont islamistes radicales, soit qu’ils sont délinquants, » précise-t-il.
[the_ad id="5762"]
Plutôt cette semaine, le ministère a donné l’exemple de l’Algérie pour étayer son propos. Selon lui, sur 7 731 obligations de quitter le territoire français (OQTF) délivrées à des Algériens entre janvier et juillet dernier, 31 ont reçu un laissez-passer consulaire. 23 ont été exécutées, soit un taux d’exécution de 0,2 %.

Retour en haut