Visa étudiant : Campus France arnaque-t-il les étudiants ?

Le service Campus France est au cœur d’une vive polémique. L’organisme dont la vocation est de promouvoir, à l'étranger, les études supérieures françaises, est suspecté d’arnaque. Après les nombreuses critiques des étudiants, cette fois c’est un sénateur socialiste qui a levé le voile sur certains détails, pour le moins douteux.  

Dans sa question écrite n° 02661 publiée dans le Journal officiel, le sénateur Jean-Yves Leconte (Français établis hors de France - SER) critique vivement Campus France. Le sénateur attire l'attention de la ministre française de l'Europe et des affaires étrangères Catherine Colonna sur les conditions d'examen des demandes de visas long séjour portant la mention « étudiant ».

D’emblée, Jean-Yves Leconte fait remarquer que Campus France produit chaque année un document sur les chiffres clés de la mobilité étudiante dans le monde. « Mais concernant la France, des données essentielles sur les obstacles à l'accès à un visa de long séjour portant la mention « étudiant » et valant titre de séjour la première année, ou au renouvellement du titre ne figurent pas dans ce rapport », constate-t-il.

"Le passage obligé par Campus France n'a aucun intérêt"

Le représentant des Français établis hors de France estime les procédures auxquelles sont soumis les étudiants étrangers voulant poursuivre leurs études en France « constituent en soit une barrière à l'accès à notre territoire, surtout lorsque comme cette année l'attente pour obtenir un rendez-vous peut durer plusieurs mois ».

Il juge ainsi que « le passage obligé par Campus France avant de déposer une demande de visa au consulat, n'a pour l'étudiant aucun intérêt, puisqu'il est déjà accepté par un établissement d'enseignement supérieur en France ».

Le sénateur explique que la grande majorité des passages devant Campus France relève exclusivement d'une obligation administrative qui n'apporte rien à l'étudiant. En revanche, elle « permet à l'établissement à autonomie financière (souvent l'Institut français) qui accueille le service local de Campus France, de vendre une prestation supplémentaire et d'améliorer son autofinancement », précise-t-il.

L'avis confidentiel de Campus France

Jean-Yves Leconte va plus loin et accuse la France « de financer ses instituts « sur le dos » des jeunes candidats souhaitant faire des études en France ». Il révèle par ailleurs, que le service Campus France peut émettre un avis négatif sur la demande de visa, sans que l'étudiant n'en soit informé.

L’étudiant poursuit alors « des démarches longues et coûteuses pour déposer une demande de visa au consulat (garantie de ressources, logement, assurance…) tout en ignorant qu'il n'a aucune chance d'obtenir son visa », révèle le sénateur.

L’avis négatif de Campus France mène, souligne-t-il, à un refus de visa pour l’étudiant. L’avis de Campus France reste confidentiel et ne peut faire l'objet d'une procédure contradictoire de contestation. « Le jeune aura perdu du temps, parfois une année scolaire, en renonçant à rechercher d'autres options vers d'autres pays », déplore le sénateur.

Campus France doit donner plus d'éléments

En fin, le sénateur socialiste demande que Campus France indique dans son rapport d'activité les éléments suivants :

  • Chaque année et par pays le nombre d'étudiants qui abandonnent en cours leurs études en France
  • Par pays le nombre d'avis négatifs émis par Campus France pour des demandes de départ vers la France
  • Le nombre de visas étudiants demandés et le nombre de visas accordés
  • Préciser pour chaque pays entre les étudiants disposant d'un baccalauréat français et ceux disposant d'un diplôme étranger
  • Par pays le temps moyen constaté en juin, juillet et août d'une part pour un dépôt de demande de visa étudiant et, d'autre part, pour l'instruction de celui-ci.

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