Visa d'étude en France : le rêve brisé d’une étudiante algérienne (Témoignage)

Pour comprendre le business de la gestion des rendez-vous de dépôt de visa pour la France, il suffit de partir d'un simple constat : les délais d'attente chez les centres chargés de la collecte des dossiers de visa sont fréquemment longs, ce qui pousse les demandeurs à payer cher des prestataires externes pour un service à la base gratuit. Les étudiants algériens sont les plus touchés cette pratique qui prend de l’ampleur.

« Ça devient une véritable escroquerie. Une arnaque légalisée », clame Damia, étudiante en informatique à l'université de Tizi-Ouzou. En effet, ces étudiants sont dépouillés au dernier centime. Dès la première étape des démarches et jusqu’à la récupération du passeport, le demandeur doit payer des sommes importantes à tous « les intervenants ». Pourtant, la plupart des services sont gratuits.

Damia nous raconte son parcours qui s’est malheureusement mal terminé. Le Consulat de France à Alger lui a refusé sa demande de visa à deux reprises. « Pour obtenir un rendez-vous de dépôt pour ma deuxième demande, j’ai dû payer 35 000 dinars chez un cyber café », déplore-t-elle.

En plus de l’indisponibilité des rendez-vous, Damia était pressée par le temps. Elle devait avoir son visa à temps afin d’arriver en France avant l’expiration du délai d’inscription à l’université. Cette étudiante en informatique qui voulait poursuivre ses études en système d’information a vu son rêve brisé.

« Ce qui me fait mal c’est qu’au bout d’un processus de démarches long, épuisant et cher, on vous remet un refus pour des motifs pas du tout évidents », souligne-t-elle. Désespérée, Damia ne compte pas refaire ses démarches cette année. « C’est très coûteux, stressant et épuisant. Je veux pas revivre l’expérience de l’année passée », affirme la jeune étudiante de 21 ans.

Campus France au banc des accusés

Pour rappel, le sénateur Jean-Yves Leconte (Français établis hors de France – SER) a vivement critiqué Campus France, dans une question adressée la semaine dernière à la ministre française de l’Europe et des affaires étrangères Catherine Colonna.

Le sénateur attire l’attention sur les conditions d’examen des demandes de visas long séjour portant la mention « étudiant ». Il juge que « le passage obligé par Campus France avant de déposer une demande de visa au consulat, n’a pour l’étudiant aucun intérêt, puisqu’il est déjà accepté par un établissement d’enseignement supérieur en France ».

Le parlementaire accuse les autorités françaises « de financer ses instituts « sur le dos » des jeunes candidats souhaitant faire des études en France ». Il révèle par ailleurs, que le service Campus France peut émettre un avis négatif sur la demande de visa, sans que l’étudiant n’en soit informé.

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