ONU : Le Maroc appelle à l’autodétermination de la Kabylie

 Le Maroc s’est de nouveau attaqué à l’Algérie en agitant cette fois ci la carte de la Kabylie. Le Représentant permanent du Royaume chérifien  à l’ONU, Omar Hilale a plaidé en faveur de ‘’droit à l’autodétermination du peuple kabyle’’. C’est lors d’une réunion virtuelle du Mouvement des non-alignés que l’ambassadeur marocain s’en est pris au nouveau ministre algérien, Ramtane Lamamra.

La Conférence interministérielle du Mouvement des non-aligné qui s'est tenue par visioconférence sous la présidence de la République d'Azerbaïdjan, a marqué le premier départ international officiel de Ramtane Lamamra depuis son retour à la tête de la diplomatie algérienne, il y a une semaine.

Lors de son discours, Ramtane Lamamra, a évoqué la question sahraouie, exhortant la communauté internationale d'accorder "une plus grande attention" à "la reprise du conflit armé entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario".

Le chef de la diplomatie algérienne a également réitéré l'appel de l'Algérie au Secrétaire général de l'ONU pour « accélérer la nomination de son envoyé spécial et lancer un processus politique crédible entre les deux parties du conflit’’, dans le but de parvenir à une solution politique juste et durable qui garantit le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

Les propos graves de l’ambassadeur marocain

Le représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, Omar Hilale a réfuté toutes les supputations de représentant algérien, qualifiant la situation actuelle au Sahara occidental de « calme et sereine ».

Omar Hilale est allé plus loin accusant le ministre algérien, qui ‘’se dresse en fervent défenseur du droit à l’autodétermination, refuse ce même droit au peuple Kabyle, l’un des peuples les plus anciens d’Afrique’’.

L’ambassadeur marocain ajoute que « l’autodétermination n’est pas un principe à la carte. C’est pourquoi le vaillant peuple Kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination, » a-t-il indiqué.

Pour rappel en octobre 2015,  le représentant permanent adjoint du Maroc auprès des Nations unies, Abderrazak Laasel a apporté publiquement son soutien formel au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK).

Le Ministère des Affaires Etrangères réagit

Le Ministère des Affaires Etrangères et de la Communauté Nationale à l’Etranger n’a pas tardé à réagir au dérapage de l’ambassadeur marocain. Dans une déclaration rendue publique ce vendredi 16 juillet, le chef de la diplomatie algérienne a vivement critiqué les agissements du représentant du royaume.

« La représentation diplomatique marocaine à New York a fait distribuer à tous les pays membres du Mouvement des Non-Alignés une note officielle dont le contenu consacre formellement l’engagement du Royaume du Maroc dans une campagne hostile à l’Algérie, à travers un soutien public et explicite à un prétendu « droit à l’autodétermination du peuple kabyle » qui, selon ladite note, subirait « la plus longue occupation étrangère ».

Cette double assertion vaut reconnaissance de culpabilité en ce qui concerne le soutien marocain multiforme actuellement accordé à un groupe terroriste connu, comme cela a été le cas du soutien aux groupes terroristes qui ont ensanglanté l’Algérie durant la « décennie noire ».

Cette communication diplomatique marocaine est aventuriste, irresponsable et manipulatrice. Elle relève d’une tentative à courte vue, simpliste et vaine, destinée à cultiver un amalgame outrancier entre une question de décolonisation dûment reconnue comme telle par la communauté internationale et ce qui n’est qu’un complot dirigé contre l’unité de la nation algérienne.

Cette même communication heurte frontalement les principes et les accords qui structurent et inspirent les relations algéro-marocaines. Elle constitue une violation flagrante du droit international et de l’Acte Constitutif de l’Union Africaine.

L’Algérie condamne énergiquement cette dérive particulièrement dangereuse, y compris pour le Royaume du Maroc lui-même dans ses frontières internationalement reconnues.

Dans la situation ainsi créée par un acte diplomatique douteux commis par un ambassadeur, l’Algérie, République souveraine et indivisible, est en droit d’attendre une clarification de la position définitive du Royaume du Maroc sur cet incident d’une gravité extrême».

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