Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a demandé à la France de respecter les accords conclus entre les deux pays en matière de la gestion de l’immigration. Dans un entretien accordé au journal le Figaro, paru jeudi 29 décembre, le chef de l’Etat a rappelé que le dossier est régi par les accords d’Evian et celui de 1968.
« La circulation des personnes entre nos deux pays a été réglée par les accords d’Evian de 1962 et l’accord de 1968. Il y a une spécificité algérienne, même par rapport aux autres pays maghrébins. Elle a été négociée et il convient de la respecter », a en effet déclaré Abdelmadjid Tebboune en réponse à une question évoquant le retour à la normale des relations consulaire entre l’Algérie et la France. « C’est simplement dans la logique des choses », a affirmé le président.
« Les Algériens devraient avoir des visas de 132 ans », a-t-il ironisé. Affirmant en outre que « le volume de laissez-passer consulaires a augmenté, mais ce n’est pas le nombre qui compte, c’est le respect des principes ».
« Une partie de la colonisation doit être dépolitisée et remise à l’histoire »
Le chef de l’Etat a été invité par ailleurs à s’exprimer sur plusieurs autres sujets en lien avec les rapports entre les deux pays. L’inévitable dossier de la mémoire en fait partie. Sur ce registre, Tebboune a affirmé que « une partie de la colonisation doit être dépolitisée et remise à l’histoire ».
« Plus de soixante ans après la guerre, il faut passer à autre chose. Si la mémoire fait partie de nos gènes communs, nous partageons aussi bon nombre d’intérêts fondamentaux, même si nos points de vue peuvent diverger », a-t-il dit.
Pour l’organisation d’un match entre l’Algérie et la France
« Nous demandons que la France nettoie les sites (des essais nucléaires), de Reggane et Tamanrasset, où la pollution est énorme. Nous souhaitons aussi qu’elle prenne en charge les soins médicaux dont ont besoin les personnes sur place », a-t-il encore indiqué.
Tebboune, qui a annoncé une visite d’Etat en France durant 2023, a en outre exprimé son souhait de l’organisation en Algérie d’un match de football entre la sélection algérienne et l’équipe de France. Il a cependant souligné qu’il n’acceptera pas « qu’on siffle un hymne national ».
Il est à noter pour rappel que le président français Emmanuel Macron a également validé l’idée d’une rencontre entre les Verts et les Bleus.