Ce n’est décidément pas tout les Algériens qui ont salué la venue de l’auteur-compositeur français Patrick Bruel en Algérie, son pays natal. Certains ont trouvé en effet à redire et ont sévèrement critiqué cette visite. C’est le cas surtout des islamistes qui n’ont pas hésité à monter au créneau pour crier au scandale.
Patrick Bruel est venu mercredi dernier en Algérie. Accompagné de sa mère, Il s’est rendu dans sa ville natale, Tlemcen qu’il a quitté en 1962, à l’âge de 3 ans, et qu’il n’a pas revu depuis. C’est dire que cette visite revêt un cachet particulier pour le chanteur qui a toujours rêvé de se rendre en Algérie.
Des dizaines voire des centaines d’Algériens se sont manifestés sur les réseaux sociaux pour souhaiter la bienvenue à l’artiste et sa mère. Cependant une catégorie bien définie de la société a exprimé son regret et a dénoncé cette visite.
Les islamistes étaient en effet nombreux à critiquer cette virée. Certains sont allés jusqu’à crier au scandale, affirmant que Patrick Bruel est d’origine juive et proche de l’Etat sioniste et du fait, il n’est pas de bienvenu en Algérie.
Patrick Bruel « persona non grata » pour les islamistes
Des acteurs politiques de ce courant ont également déclaré l’artiste français » persona non gratta » en Algérie. C’est le cas du président du parti islamiste, le Mouvement de la société pour la paix algérien (MSP), Abderrazak Makri qui n’a pas mâché ses mots pour dénoncer la virée de Patrick Bruel.
Le chef de file islamiste a formulé en somme un virulent réquisitoire contre le chanteur auquel il reproche, en substance, son soutien pour les sionistes contre le peuple palestinien. Un « chanteur sioniste, écrit-il, qui a participé à de nombreux concerts pour récolter des fonds au profit de l’entité sioniste, et ne cesse de soutenir les criminels, tueurs de femmes et d’enfants palestiniens, un ami du semeur de discordes dans le monde arabe Bernard Henry Levy, est chaleureusement reçu à Tlemcen, et s’est retrouvé sous les projecteurs ».
Le leader du MSP en ajoute une couche
Pour lui « ce Juif, qui visite Tlemcen en ce moment, n’est pas un Juif ordinaire. Il est un partisan des occupants, et il est comme sinon plus favorable à l’armée des occupants qu’Enrico Macías ».
Abderrazak Makri est allé encore plus loin en affirmant qu’il aurait fait barrage à cette visite s’il en était informé avant. « Par Dieu, nous avons été pris par surprise, sinon nous aurions formé une coordination contre lui pour lutter contre la normalisation, comme nous l’avons fait en 2000 dans le cas d’Enrico Macías, lorsque Bouteflika l’avait invité à visiter Constantine (…) », a-t-il en effet affirmé.