"Beurette sexy" : les propos sexistes et racistes d’un maire français né en Algérie

Le maire de la commune de Béziers, Robert Ménard, est au cœur d’une nouvelle polémique en France. L’élu aux origines algériennes a tenu, jeudi, sur le plateau de LCI, des propos sexistes et racistes envers les femmes d’origines maghrébines.

Lors d’un débat sur le voile, l’élu de l'extrême droit estime « que les gens ont tellement changé. Moi, quand j’avais 18 ans, je n’ai jamais vu dans mon quartier, une fille voilées. Pourtant, il y’avait plein (de maghrébins ndlr), en particulier, d’Algériens et d’Algériennes. »

« On trouvait les filles plutôt sexy. Vous vous rappelez, les beurettes et tout, maintenant, elles ne sont pas sexy. C'est le moins que l'on puisse dire, elles sont voilées ! » a-t-il ajouté dans cette séquence totalement surréaliste.

Les propos du natif d’Oran, dans l’ouest de l’Algérie, ont soulevé un tollé sur les réseaux sociaux. Sur tweeter, les internautes ont fustigé des propos « sexistes » et « racistes » de l’homme proche de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour. «  La femme arabe est toujours vue par certains comme un objet sexuel. Ils doivent comprendre que la colonisation c’est terminé », s’indigne un internaute.

Généalogie d'un terme sexiste et raciste

Le terme « beurette » qui est le féminin du verlan, Arabe, Rebeu, Beur, est depuis les années 2000, associé à l'industrie pornographique française. En l’espace de quarante ans, cette expression qui désignait les enfants d’immigrés maghrébins a vu son sens bouleversé et perverti. Dans le classement des termes les plus recherchés, sur les sites pornographiques en France, le mot "beurette" est de loin, en tête.

Les femmes d’origine maghrébine subissent aujourd’hui ce cliché de la beurette, et se retrouvent prises entre deux injonctions : être trop prude, ou trop dévergondée.

Depuis 2019, des compagnes et des témoignages dénoncent l'emploi du terme "beurette" par les sites pornographiques. Les autrices Sarah Diffalah et Salima Tenfiche dans leur livre « Beurettes, un fantasme français », proposent tous simplement d’enterrer le mot beurette.

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