Mohamed Kameche, migrant algérien atteint d'une infirmité, a traversé la méditerrané dans une embarcation de fortune pour arriver il y a un an à Majorque, l’une des îles espagnoles des Baléares.
Sa situation pécuniaire et sociale l’a poussé à entreprendre un périple estimé à plus de 1000 kilomètres de sa commune natale, Bordj Menaïel. Ce jeune homme souffrant d’une dystrophie musculaire, qui affecte la mobilité de ses jambes et de ses bras, est parti « à la recherche d'un avenir meilleur », a-t-il affirmé au journal espagnol Última Hora.
Âgé de 28 ans, Mohamed Kameche raconte qu’il a commencé à réfléchir à l'idée suite à la maladie de son père. Étant l'aîné de ses frères et sœur, il travaillait comme vendeur de légumes pour subvenir aux besoins de sa famille. N’arrivant pas à s’en sortir, il se résolut à entreprendre une dangereuse traversée de 45 heures en mer.
Arrivé à Majorque, le jeune homme était tellement fiévreux qu’il pouvait à peine bouger. Alors qu’il était allongé, la police débarque, ses compagnons s’enfuient et laisse seul. Le jeune migrant est aussitôt transféré vers une association d’aide aux personnes en situation de handicap physique. « Mohamed est arrivé à l’entité en fauteuil roulant. Il ne pouvait pas marcher plus de quatre ou cinq mètres sans s'arrêter. Et il a passé la moitié de l'été admis à l’hôpital universitaire de Son Espases. Ça nous a fait quelques frayeurs », se souvient Nerea Zafra, directrice de l’association Asprom.
« Maintenant, il vit dans un appartement protégé avec d'autres personnes handicapées, et il s'adapte progressivement à sa nouvelle vie sur l'île. Mohamed a appris à faire son lit et à mettre les machines à laver. Il travaille également avec un kiné pour améliorer sa mobilité. Il aime se promener, nager et jouer au football. Et il espère se former à un métier. Nous sommes très heureux de son évolution », a déclaré l'assistant social, Juan Miguel Bea, au journal espagnol Última Hora.
