Selon Météo France, un autre épisode de poussières désertiques devrait toucher une grande partie de la France. Le ciel sera chargé de sable du Sahara dans le Sud-Ouest. Le nuage de sable est attendu du côté de la Nouvelle-Aquitaine à partir de ce samedi 26 mars 2022.
Un nouvel épisode de nuage sableux est attendu dans le sud de France à compter du vendredi 25 mars 2022. D’après les modélisations de Météo France, la Nouvelle-Aquitaine devrait être touchée dans la nuit de vendredi à samedi.
« C’est un phénomène météorologique plutôt visible au lever et au coucher du soleil. On ne peut pas en être sûr à 100% mais il y a des chances qu’on puisse l’observer dans le Sud-Ouest ce mardi matin », explique Marine Jeoffrion, ingénieur météorologue à Météo France.
D'après les spécialistes, ce phénomène n'est pas dangereux : « Il peut y avoir des effets sur l’énergie solaire ou des conséquences pour l’activité aéronautique par exemple. Pour le reste, ça donne des ciels magnifiques à observer et à prendre en photo », rassure Gaëlle Collin, ingénieur météorologue à Météo France.
Un nuage venu du Sahara
« Une dépression actuellement centrée sur le Maroc, et accompagnée de vents forts à la surface provoque l’arrachement de poussières désertiques sur le Sahara, et en particulier sur le Nord de l’Algérie et la Tunisie », décrit Météo-France.
Comme le 15 mars dernier, ces poussières désertiques vont être transportées en altitude formant « un nuage de sable ». Ainsi, un premier panache, avec des concentrations faibles, arrivera par les Pyrénées vendredi en fin de journée, et concernera le sud-ouest dans la nuit. Puis, les concentrations les plus fortes arriveront par le bassin Méditerranéen.
« Une partie des poussières ayant voyagé au dessus de la Méditerranée pourront ensuite être reprises dans le flux d’est en basses couches sur la France pour survoler la région Occitanie, et la façade Atlantique dans la journée de dimanche, en concentrations bien plus faibles », selon Météo France.
Nuages fréquents, mais pas forcément visibles
Interrogé par le 14 mars dernier, Étienne Blot, ingénieur météorologue expliquait que ce phénomène n’avait rien d’exceptionnel à cette période de l’année. En 2021, il y en avait eu plusieurs en février-mars, dont un très spectaculaire qui avait recouvert le manteau neigeux des Pyrénées – rebaptisées pour l’occasion « les Pyrénées sahariennes » – et avait été immortalisé par de nombreux photographes, puis relayé sur les réseaux sociaux.
Cependant, l’épisode de ce week-end est d’une intensité nettement moindre qu’il y a 10 jours, et ne sera pas forcément perceptible, prévient encore le service de météorologie. D’autant que la visibilité du phénomène dépend d’un grand nombre de facteurs très variables géographiquement (nébulosité, précipitations, concentration en poussières désertiques, etc).
Un nuage de sable radioactif
Soixante ans après avoir mené des essais nucléaires en Algérie, la France reçoit par les airs… un nuage de sable radioactif. Poussées par les vents, les poussières observées ces dernières semaines proviennent bien du Sahara, précise l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. Une zone dans laquelle les sols restent marqués par les retombées issues de l’ensemble des essais nucléaires atmosphériques effectués dans les années 1960.
« Les analyses indiquent clairement la présence de césium-137 », confirme l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest. Or ce radioélément artificiel n’est pas présent naturellement dans le sable. Il s’agit d’un produit de fission. Les doses reçues par la population française resteront négligeables, précisent les experts de l’atome.
Mais la responsabilité de la France dans la contamination du désert algérien nous revient comme un élastique dans la figure. Entre 1960 et 1966, l’armée française y a mené 17 essais. Sur place, nos troupes ont laissé des avions et des chars contaminés enterrés dans des fosses.
