Polémique autour du gala de Bouira : ce qui s'est réellement passé

La localité e M'chedellah, dans la wilaya de Bouira en Kabylie a vécu samedi dernier, une soirée mouvementée. Un gala artistique a failli dégénéré suite à l'intervention d'un imam qui s'en est pris violemment aux organisateurs du spectacle qu'il a traité de toutes les noms de oiseaux. Le pire a été en fait évité de justesse, indiquent des sources locales.

Rien ne prédisait pourtant une telle tournure. La chanteuse Taous Ahab qui animait le gala tenu sur la place publique de la ville, enflammait la foule grâce à sa production imprimant une ambiance des grands jours.

Les jeunes et moins jeunes qui étaient nombreux à prendre d'assaut les lieux qui vibraient au rythme des chansons avant que l'imam de la mosquée d'à coté n'intervienne pour tous remettre en cause.

Tout était pourtant bien parti

Le religieux n'a pas trouvé mieux pour saborder la fête que de faire usage des haut-parleurs de la mosquée pour proférer des insultes aux présents et aux organisateurs.

« Nous avons pensé que l’imam avait oublié son microphone ouvert, nous nous sommes précipités vers la mosquée pour nous enquérir, mais nous avons trouvé les portes fermées. Nous nous sommes adressés à la commission religieuse qui nous a répondu que cela ne relevait pas de leur compétence », a souligné un élu local intervenant sur le site "Akhbar El watan".

Quelle mouche a piqué l'imam?

Quelle mouche a donc piqué cet imam pour agir ainsi? A vrai dire ce dernier reprochaient à ces derniers le fait d'avoir organisée ce concert à proximité d'un lieu de culte. Pourtant le spectacle a été autorisé et a été organisé par les autorités locales sous l’égide de la Direction de la jeunesse et des sports en coordination avec la direction de la culture. C'est ce qu'a confirmé d'ailleurs le chef de la daïra qui a été apostrophé sur le sujet par Berbère Télévision.

« Depuis 40 ans j’assiste à des galas sur cette grande place (…) y compris durant les années noires du terrorisme », a souligné le membre de l'APC de M'chedellah.

Pour éviter tous problème du genre, les initiateurs de cette activité ont pris le soin de retarder son coup d'envoi jusqu'à 22h 30 , soit près d'une heure de la fin des tarawih. « Les tarawih ont pris fin à 21h45, nous avons attendu jusqu’à 22h30 pour commencer le gala », a indiqué le même élu.

La sagesse l'a emporté

Sans l'intervention des sages de la région, les événements auraient pris une autre tournure. Une tournure dramatique, en fait. L'atmosphère était également électrique dimanche matin, ont relevé des sources locales. La population est revenue à la charge pour réclamer le départ de l'imam.

Encore une fois, la sagesse a été appelée à contribution pour calmer les esprits. Les responsables de la wilaya et des membres de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) sont intervenus dans ce sens.

L'imam demande des excuses

Tous ce beau monde a condamné un "acte isolé" de l'imam. Ce dernier a d'ailleurs demandé des excuses dimanche après la prière d' Al Asr en présence de la population locales, des élus ainsi que des représentants de la direction des Affaires religieuses de la wilaya.

Ainsi la hache de guerre semble définitivement enterré suite à cet incident. Des appels ont été cependant lancé par les acteurs de la société civile à plus de retenue pour éviter de tels dérapages à l'avenir.

 

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