Comment Zidane a inspiré le match Algérie-France de 2001

« Zizou président ! », scandait une foule en liesse le soir du 6 octobre 2001 au stade de France à Saint-Denis. Fruit d’une volonté politique du gouvernement Lionel Jospin, ce match France-Algérie qui devait rapprocher les deux peuples a finalement dégénéré.  

Le football « pouvait contribuer à relancer la relation franco-algérienne », estimait  Gilles Smadja, directeur de cabinet de Marie-Georges Buffet. Dans cette rencontre qui avait pour but de valoriser fraternité entre deux peuples, Zinédine Zidane était le seul joueur de l’équipe de France à avoir des origines algériennes. Il incarnait parfaitement le trait d'union entre les deux pays liés par leurs histoires communes. Son aura exceptionnelle a grandement contribué à l’organisation du premier match officiel depuis la proclamation de l’indépendance algériens en 1962.

A la vielle de la rencontre, Christian Karembeu déclarait : « Zinedine, on le respecte partout dans le monde, on le respectera deux fois plus après ». « Il va jouer contre ses origines, ce n'est pas facile », disait Robert Pires. Le sélectionneur français Roger Lemerre concède que ce match sera « important » pour le numéro 10 de l’équipe de France.

« Zizou président ! », scandait une foule à l'échauffement des deux équipes. Mais dès le début de la rencontre, le climat est lourd dans le stade. Zidane et ses coéquipiers sont copieusement sifflée à chacune de leurs prises de balle. Alors que la France menait 4-1, plusieurs dizaines de supporters algériens envahissent le terrain à la 76e minute, contraignant l’arbitre à interrompre la rencontre. Ce qui devait être le symbole de la réconciliation, entre deux peuples liés par leurs histoires, vire finalement au fiasco.

Vingt ans après le match interrompu, les Bleus et les Fennecs ne se sont plus croisés sur un terrain de football. Un match retour ne semble pas d’actualité. Ce projet est au point mort en l’absence d’une volonté politique réelle.

Les perches tendues par Noël Le Graët, qui milite depuis plusieurs années pour la programmation de ce match en Algérie, ne trouvent pas d’écho. « J’ai toujours envie de le faire mais c’est la politique qui m’empêche de le faire », a notamment révélé le président de la Fédération française de football (FFF), estimant, dans un entretien accordé en juin dernier à So Foot, qu’il est bien plus symbolique d’organiser cette joute amicale en Algérie.

 

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