Air Algérie : À quand un nouveau mode de gestion de la compagnie ?

Air Algérie a besoin de vent dans les ailes pour se remettre des turbulences de la pandémie. La compagnie nationale vit une crise financière sans précédent en raison de la fermeture partielle de l’espace aérien et l’arrêt des activités commerciales. Un plan de restructuration post pandémie est essentiel pour la survie de l’entreprise publique.

La gestion chaotique des opérations de rapatriement des Algériens bloqués à l’étranger et des vols spéciaux autorisés durant la pandémie ont montré une nouvelle fois, les limites de fonctionnement de la compagnie aérienne.

Les scandales à répétition qui frappent  depuis des années, la compagnie publique irritent les responsables algériens. Le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune avait donné des instructions, lors d’un Conseil des ministres tenu en octobre dernier, pour réviser le « mode de gestion de la compagnie Air Algérie ».

Depuis, le P-DG d’Air Algérie Bekhouche Alleche a été relevé de ses fonctions le 9 janvier dernier, et fait face à des poursuites en justice. D'ailleurs, il a été limogé le même jour que l’ex-ministre des Transports Lazhar Hani et le directeur de la filiale catering de la compagnie aérienne nationale. Bekhouche Alleche a été, par la suite, entendu en juin dernier dans des affaires liées à la corruption.

Création d’une nouvelle compagnie

La création d’une filiale domestique et l’ouverture du capital d’Air Algérie est une issue privilégiée par les pouvoirs publics. En effet, la création d’une nouvelle compagnie publique pour s’occuper du transport aérien domestique a été évoqué. Air Algérie pourrait alors baser toute sa flotte sur les dessertes internationales.

La compagnie nationale devrait également réduire le nombre de ses agences à l’étranger. Cette décision est motivée par les évolutions technologiques qui permettent aux usagers d’acheter leurs billets en ligne.

Air Algérie favorisera le recrutement des Algériens issus de la diaspora

En parallèle,  l’entreprise publique devrait favoriser le recrutement des Algériens issus de la diaspora, afin de réduire les dépenses liées à l'hébergement et la prise en charge des employés.

La restructuration et la rationalisation des dépenses  sont des conditions sine qua non pour bénéficier d'un éventuel soutien financier de l’État. Ces réformes structurelles sont d’autant plus urgentes que la pandémie de Covid-19 « a démontré la vulnérabilité du transport aérien dont l’impact et les conséquences demeureront au moins pour les deux années à venir ».

Le nouveau plan de restructuration sera axé sur 11 points principaux :

  1. Mise à jour du règlement intérieur,
  2. Mise à jour de la convention collective,
  3. Révision du régime de personnel navigant et au sol,
  4. Dimensionnement des effectifs par rapport à l’activité,
  5. Congé du personnel,
  6. Restructuration des effectifs
  7. Restructuration des agences à l’étranger,
  8. Hiérarchisation des métiers et des salaires (Benchmarking),
  9. Transport du personnel,
  10. Restauration du personnel,
  11. Salaires durant la crise.
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