Air Algérie : le casse-tête du nouveau programme de vols

Depuis plus de dix jours, le transport aérien en Algérie enregistre une augmentation significative du nombre de vols internationaux. Toutefois, il est encore impossible pour les voyageurs de réserver des billets malgré l'annonce du nouveau programme des vols... C'est la confusion totale !

Le gouvernement a annoncé la semaine dernière un nouveau programme ambitieux, avec la reprise des vols vers différentes destinations. Cette décision prévoit le renforcement du programme actuel de ses vols vers diverses destinations internationales. Une bonne nouvelle tant attendue par les Algériens !

En effet, le 10 mars dernier, le ministère algérien des Transports a annoncé pas moins de 108 vols internationaux supplémentaires chaque semaine. Mais la commercialisation des billets tarde pour ce programme censé être opérationnel à compter de la semaine passée. Une situation qui suscite l'incompréhension des usagers.

Que des interrogations ?

Le nouveau plan de vols était très attendu par le peuple algérien à l’étranger. La diaspora l'a accueilli avec soulagement, "mais sa joie a été vite éteinte", s’est désolé un groupe parlementaire de l’Assemblée populaire nationale (APN). Les débutés réclament des informations claires concernant les raisons du limogeage de l’ex ministre des Transport Aissa Bekkai.

Aissa Bekkai, désormais ex-ministre, a été relevé de ses fonctions la semaine dernière "pour avoir commis une faute grave lors de l’accomplissement de ses missions", a indiqué la présidence, sans plus de précision. Y a-t-il un lien avec le nouveau programme de vols ? Le ministère a-t-il voulu aller trop vite en besogne ? Que des interrogations au sujet de la suspension du nouveau programme de vols d’Air Algérie annoncé puis gelé.

Ministère limogé : il ne manquait que ça !

Ainsi, le début du mois de mars, qui coïncide avec la réouverture des frontières, était très mouvementé et serré pour le secteur du transport. Le jour même de l’annonce du nouveau programme, un autre communiqué a fait l’effet d’un coup de tonnerre. Et pour cause ! Le ministre du transport était limogé, il ne manquait que ça !

Le ministre était-il mis sous pression par le gouvernement sur le dossier Air Algérie ? Ce limogeage coïncide, avec notamment l’audition du PDG par intérim, Amine Debaghine Mesraoua, et de plusieurs hauts cadres de la compagnie le 6 mars devant la Commission des transports de l’Assemblée nationale (APN).

Chantage et corruption

Les parlementaires évoquent aussi le chantage et la corruption qui gangrènent le milieu et polluent les service des agents de voyage. Il se sont insurgé contre "les réseaux de corruption" qui continuent "à faire chanter les Algériens pour acheter des billets d’avion ou de bateau".

Ce groupe parlementaire de l’APN réclame aussi des informations claires concernant les raisons du limogeage de l’ex ministre des Transport Aissa Bekkai. « Pourquoi continuez-vous à fermer l’Algérie et priver les citoyens de leur liberté constitutionnelle d’aller et venir !? », s'est-il encore exclamé.

Mauvaise gestion...

Pour rappel, Air Algérie avait suspendu ses vols internationaux et domestiques en mars 2020 pour lutter contre la propagation de la pandémie de Covid-19. Certains de ces vols n’étaient plus opérés depuis le tout début de la pandémie, avait alors fait valoir le porte-parole d’Air Algérie, Amine Andaloussi.

Outre la mauvaise gestion de la vente des billets d’avion de la part de certains agents, la réservation devient de plus en plus difficile à faire. A ce sujet, plusieurs agences d’Air Algérie, de l’Espagne et de la Turquie notamment, ont profité l’occasion pour dicter leur loi dans la vente des billets.

... Et autres dépassements ?

Par ailleurs, des rapports officiels et des correspondances, émanant de la compagnie nationale, dénoncent certaine pratiques malsaine. Ils avaient révélé que des agences d’Air Algérie à l’étranger ont en effet profité du retour progressif des vols pour appliquer leur prix.

Aussi, il se trouve que les annonces auraient eu lieu alors même que les discussions avec les pays de destination n’étaient pas entamées, laisse entendre M. Andaloussi. La diversification des vols d’Air Algérie était l’un des principaux chevaux de bataille de Aissa Bekkai, qui n’occupait ce poste que depuis juillet dernier. Sa gestion a-t-elle fait objet de reproches et de dépassements ?

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