Une femme algérienne brûlée vive en France : La police mise en cause

Un rapport de l'inspection générale de la Police en France soupçonne les policiers d’être coupables de ne pas avoir empêché la mort d’une  femme algérienne, brûlée vive par son ex mari. L’IGPN signale plusieurs défaillances et erreurs d’appréciation dans cette affaire.

Un tel crime aurait pu être évité selon le rapport de l'IGPN qui énumère une liste de fautes et d’erreurs d’appréciations, qui « n’ont pas empêché » le conjoint de mettre fin à la vie de son ex épouse en plein milieu de la rue à Merignac.

Une procédure bâclée

L’inspection générale de l’administration et le rapport de l’IGPN signalent une forte absence de bienveillance de la part des policiers. En effet, la jeune femme avait signalé le danger mais sa plainte était mal enregistrée.

Le même rapport  soulignait que "la grille d'évaluation du danger et la fiche d'évaluation des victimes" ont effectivement été "remplies" puis transmises par le policier au parquet. Mais, "il existe un doute sérieux sur le soin avec lequel ces grilles ont été renseignées".

« Le gardien de la paix qui a enregistré la plainte de Chahinez Boutaa, le 15 mars dernier avait également été condamné par le passé pour des violences intrafamiliales », mentionnent les deux inspections, dans leurs rapports respectifs. Il avait été condamné le 10 février dernier, à une peine de 8 mois de prison avec sursis probatoire et non-inscription de cette condamnation au casier judiciaire.

La victime n’a pas été prévenue de sa libération

Chahinez Boutaa, âgée de 31 ans et mère de trois enfants, avait porté plainte suite à de nouveaux actes de violences de la part de son mari deux mois avant sa mort.

Le criminel a déjà été condamné à deux reprises pour des violences conjugales. Mais il a été libéré en décembre 2020 sans que sa femme soit prévenue de sa libération.

Elle était sa proie, il l’a cherché tout le temps. L’amie de la victime confirme que le couple était séparé, que la jeune femme avait décidé de quitter son mari.

"Des gens ont dit qu'elle s'était remise avec lui, c'est faux. Elle était séquestrée chez elle par lui", précise-t-elle, racontant qu'il "la pourchassait tout le temps".

"Elle pensait pouvoir compter sur la police"

Son amie confie que Chahinez pensait pouvoir compter sur la police après avoir déposé une plainte. "Elle a cru qu'il allait se passer quelque chose, qu'ils allaient l'attraper puisqu'il n'avait pas le droit de s'approcher d'elle".

Le directeur général de la Police Nationale a décidé de convoquer des conseils de discipline pour sanctionner les policiers dont les erreurs ont été établies dans les rapports. Les agents de la paix  devraient écoper de sanctions pouvant aller de l'avertissement au blâme. Les concernés ne sont pas encore avisés de cette procédure.

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